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LES RESCAPÉS DU GONDWANA
Le tingide Dictyla femoralis forme des agglomérats sur sa plante hôte. On retrouve ce type de comportement chez d’autres espèces de forme différente. Il serait lié à une stratégie de repro- duction conduisant les femelles à protéger leurs œufs.
INSECTES GRÉGAIRES OU SOLITAIRES ?
Le comportement de Dictyla femoralis contredit l’hypothèse d’évolution des stratégies de reproduction des tingides. Ce compor- tement, peut-être lié à la communication interindividuelle, doit avoir une autre explication qui reste à trouver.
Après deux jours passés à Mtentu, la mission fait demi-tour et repart vers le sud, retraversant l’em- bouchure du euve en direction de Mkambati. Objectif : récupérer la route qui conduit à la der- nière étape du périple, à proximité de Port Saint Johns, dans la réserve naturelle de Silaka. Il s’agit, là encore, d’une réserve naturelle côtière. Mais ici, la pression humaine est beaucoup plus impor- tante. D’ailleurs, à l’entrée de la réserve, nous sommes logés dans une station aménagée pour recevoir également des écotouristes, friands d’espaces naturels. De fait, la forêt est moins belle et sauvage que sur les autres sites investis précédemment par la mission. La civilisation et ses traces sont omniprésentes. La mission se déploie toutefois durant trois jours à Silaka, du 27 au 29 novembre, car les insectes sont tout de même au rendez-vous. Ainsi, Éric débusque une espèce de tingide, Dictyla femoralis, assez com- mune dans le sud de l’Afrique, mais qu’il n’avait encore jamais pu observer de visu. En l’observant, il note le comportement grégaire très marqué de cette espèce. Les adultes vivent en groupes de plusieurs dizaines d’individus blottis les uns contre les autres sous une feuille. Or, sur la base d’observations précédentes et de généralités
trop hâtives, les individus de ces espèces de tin- gides étaient justement considérés comme vivant de façon dispersée. D’où l’intérêt de mis- sions prolongées sur le terrain comme celle du Pondoland, et d’observations minutieuses réali- sées au cœur même de l’habitat des insectes, en hauteur dans les arbres, et permettant de remettre en cause des certitudes prétendument établies. Cyrille, de son côté, réalisera à nouveau une abondante récolte de Microfalcula.
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