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LES RESCAPÉS DU GONDWANA
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Dans le parc national d’Alerce Andino, nous posons pour la première fois un piège de Malaise dans la canopée. Fixé sur cadre de PVC souple, le piège est dirigé pour ne pas s’accrocher aux branches. C’est aussi l’occasion de
collecter la faune dans la végétation épiphyte.
Dans le parc Corcovado, sur les rives du lac Yelcho, les collectes se déroulent à rythme soutenu malgré le mauvais temps. En particulier, les empidides affectionnent particulièrement le bord de l’eau.
Dans le parc national d’Hornopiren, Clément, un aspirateur à bouche à la main, réalise la collecte des collemboles en grattant un tronc de Nothofagus. Les collemboles saproxyliques, inféodés au bois en décomposition, sont nombreux.
trop peu de temps sur place du fait de notre itiné- rance. De plus, il a fait froid durant notre mission, et peu d’insectes volent par temps froid. Le sys- tème restera donc à valider ultérieurement.
Pour autant, nous ne sommes pas inquiets, car le parc Alerce Andino constitue une sorte de mise en jambe. Christophe et Cyrille l’ont déjà visité en 2007, et l’exploration de nouveaux territoires com- mencera vraiment quelques jours plus tard dans le parc Hornopiren, après la traversée d’un pre- mier fjord qui se jette dans le « Seno de Reloncavi », golfe marin situé au sud du Chili.
Malheureusement, la situation météo ne s’amé- liore pas : la pluie redouble et les deux jours que nous avions prévus pour explorer Hornopiren se font presque intégralement sous la pluie, la tem- pérature ne dépassant pas les 10 °C. Par consé- quent, les  ns de journées sont particulièrement rudes : nous sommes trempés jusqu’aux os, frigo- ri és et surtout bredouilles, sauf Clément qui col- lecte des collemboles dans ses échantillons de sol. Cerise sur le gâteau : nous avons un petit accrochage avec un véhicule, un soir en revenant à notre hébergement. Rien de grave, mais quelques démarches administratives au commis- sariat local seront nécessaires. La mission ne commence donc pas vraiment sous de bons aus- pices, mais nous restons optimistes : ce que nous avons vu des forêts à Alerce Andino et Hornopiren nous laisse présager de bonnes collectes... à condition que le soleil revienne !
Nous nous dirigeons toujours plus au sud,
direction Puerto Cardenas, que nous atteignons au terme d’une journée de piste et de ferry.
Finalement, nous irons au-delà de Puerto Cardenas et trouverons un hébergement en bor- dure du lac Yelcho, à proximité du parc Corcovado où nous souhaitons collecter toute la journée du lendemain. Pour une fois, nous trouvons un hébergement très confortable, avec une vue splendide sur le lac, les montagnes et les glaciers alentour. Tout est recouvert d’une magni que forêt primaire composée, là aussi, de Nothofagus et de Podocarpes. Nous avons hâte de collecter, d’autant que la météo s’est vraiment améliorée. Le lendemain matin, tout le monde a le sourire aux lèvres : il n’y a pas un nuage dans le ciel, la montagne est totalement dégagée. La journée s’annonce fantastique. Nous nous dirigeons avec nos véhicules jusqu’à un sentier que nous avons repéré sur la carte, et qui permet de s’enfoncer dans la forêt primaire menant jusqu’au glacier Yelcho. Nous allons collecter toute la journée le long de ce sentier, à la fois en sous-bois et dans la canopée. En milieu de journée, la température grimpe et dépasse les 20 °C : c’est la première fois depuis le début de la mission. Les insectes sortent de leurs abris et deviennent nombreux en milieu de journée : nous collectons de nombreux empidides, collemboles et hétéroptères penta- tomes et aradides. Il est temps de rentrer, le soleil commence à se coucher et nous sommes tou- jours au cœur de la forêt. Véritable récompense de nos e orts, la collecte est si bonne que Christophe, Adrian et Emmanuel ont du mal à
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