Page 187 - Rescapes_du _Gondwana
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3. La plate-forme de recherche aérienne est installée jusqu’à vingt mètres de hauteur, dans
une forêt d’eucalyptus à proximité de Northcliff, dans le parc d’Entrecasteaux. L’effort physique à fournir est important, car le matériel est hissé à la force des bras, mais le jeu en vaut la chandelle : la canopée
abrite des espèces endémiques de ce milieu particulier, introuvables au sol.
4. Découvert lors de la mission australienne, ce petit insecte encore en cours de description appartient à une nouvelle espèce du genre Allocader. Rarement représenté et à l’aire de
répartition très restreinte, ce genre ne comprend à l’heure actuelle que trois espèces, toutes endémiques d’Australie.
La comparaison de leurs séquences génétiques permettra d’établir leurs liens de parenté.
Pages suivantes - À la nuit tombée, l’équipe se réunit pour faire le bilan d’une journée de collectes et réaliser de premières analyses visuelles des insectes découverts. La plate-forme aérienne constitue également un point d’observation idéal de la faune nocturne de la forêt australienne.
UNE AVENTURE SCIENTIFIQUE AU CŒUR DU VIVANT
et de les arrimer aux trois arbres, espacés idéale- ment pour ne pas avoir à tirer des mètres de sangles. Cette tâche physique et technique étant dévolue à Lionel et Matthieu de bon matin, les scienti ques partent, entre-temps, collecter leurs bêtes. Le montage s’avère aisé, sans mauvaise surprise par rapport au test réalisé en France. En une matinée de travail, la plate-forme sera instal- lée à environ 20 mètres de hauteur, à mi-chemin entre le sol et la canopée. L’après-midi, scienti-  ques et grimpeurs se retrouvent en dessous de la plate-forme. C’est le premier test de grimpe destiné à véri er que les scienti ques peuvent accéder à la plate-forme sans trop de di culté, et qu’elle leur permet ensuite de travailler dans de bonnes conditions. Un homme reste au pied de l’arbre pour assurer les scienti ques grimpeurs, et un autre est en haut pour assurer la réception. Tous les scienti ques se hissent jusqu’à la plate- forme. Là, les premiers pas suspendus en l’air sont hésitants, car la structure se déforme sous notre poids. De plus, nous sommes à vingt mètres du sol, ce qui est impressionnant pour un débu- tant. Néanmoins, Éric s’essaie à battre les feuilles accessibles... Et voilà quelques spécimens de tin- gides récoltés ! Apparemment, il s’agit de la même espèce que celle débusquée à Margaret River, mais sans loupe, il est encore di cile de se faire une idée précise.
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L’expérience de la plate-forme s’est révélée concluante. Elle permet aux grimpeurs de travail- ler bien plus à l’aise qu’en étant suspendu à une corde. Elle permet aussi d’apporter du matériel à une hauteur élevée. De plus, elle sert de palier pour les grands arbres. Même Olivier, qui n’est pourtant pas familier de la grimpe, a pu se hisser sur la plate-forme et travailler dans de bonnes conditions. Au passage, nous avons aussi installé une tyrolienne pour réaliser quelques images des scienti ques et grimpeurs au travail sur la plate- forme. Philippe, notre photographe, s’est retrouvé suspendu à la tyrolienne avec ses sacs de maté- riel photographique... On ne l’a pas senti vraiment à l’aise ! La plate-forme restera installée à Northcli e pendant trois jours, et nous l’exploite- rons au maximum.
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© SYNOPS ÉDITIONS 2017


































































































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