Page 40 - Rescapes_du _Gondwana
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Pages précédentes - Au sommet du Mont Mou, la forêt est dense et humide. Les pluies sont abondantes et la mousse recouvre le sous-bois. Aucun chemin ne permet d’évoluer confortablement dans cette forêt, ce qui rend la progression de l’équipe lente et précautionneuse.
1. Une extraction minière borde le lambeau de forêt de la réserve de Forêt Nord. La poussière de nickel qui se propage dans la forêt la fragilise... Quand celle-ci n’est pas tout simplement coupée pour l’extraction des minerais du sol.
2. Au cœur de la forêt humide du Mont Mou, Éric récolte les tingides tombés dans son parapluie japonais. Les pluies rendent le travail des entomologistes particulièrement fastidieux, comme lors de cette étape de la mission.
Page de droite - Une fois parvenu à la cime des grands arbres qui dominent la forêt des monts Koghis, le grimpeur-entomologiste bénéficie d’une vue dégagée et imprenable sur la baie de la Dumbéa.
LES RESCAPÉS DU GONDWANA
La présence de nickel pose un problème impor- tant, puisqu’il faut déboiser pour l’extraire, ce qui entraîne une déforestation intense et domma- geable pour la biodiversité. En e et, nous sommes au cœur d’un point chaud de biodiversi- té mondiale, et ces forêts sont uniques et fragiles. Ainsi, l’un des premiers sites prospectés, dans le nord de l’archipel, est nommé « Forêt Nord ». Il s’agit d’un petit fragment forestier, qui se trouve juste à proximité d’une exploitation de nic- kel, site recommandé par nos collègues de l’IRD. La poussière qu’engendre l’exploitation ne pré- sage rien de bon pour ce petit bout de forêt si fragile. D’ailleurs, nous n’y avons trouvé que peu de spécimens.
Lors de cette première mission, qui allait en appe- ler de nombreuses autres, notre premier souci a été... nancier. En e et, un budget serré, et le manque d’expérience, nous a conduits à l’aéro- port de Nouméa – La Tontouta – avec le charge- ment, matériel de camping inclus et des sacs de
cordes de plus de vingt kilos chacun... le tout à faire rentrer dans une Kangoo ! Nous avons par- couru la Nouvelle-Calédonie entassés à quatre dans ce petit véhicule peu adapté pour le tout-terrain, avec des sacs plus qu’imposants... et ce, sur des routes qui n’étaient pas encore gou- dronnées à l’époque ! Notre parti pris de nous rendre sur le terrain avec des équipes et des structures souples et légères restera toujours un leitmotiv... et ne nous empêchera pas de réaliser de très belles découvertes !
En Nouvelle-Calédonie, l’autre aléa aura été cli- matique. En e et, le temps souvent pluvieux ren- dait notre travail au sol comme dans la canopée ardu. Il est en e et très di cile de prévoir et de caler une mission sur le bon créneau météorolo- gique, la météorologie n’étant justement pas une science exacte.
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