Page 72 - Rescapes_du _Gondwana

distance de la cantine, chasser les serpents, pré- parer un repas avec bien peu de denrées de base, autant de tracas quotidiens que nos amis malgaches nous ont évités. Jean-Paul nous est également précieux par sa connaissance intime des milieux hostiles dans lequel nous évoluons et nous permet d’en éviter les pièges et les dan- gers... au point de nommer chaque rocher de l’Ankarana ! Cette bonne connaissance du terrain, qui nous fait gagner un temps précieux, laisse le loisir à l’équipe de travailler plus sereinement, dans les arbres ou au sol. Ainsi, Cyrille installe ses pièges dits « de Berlèse » entre deux arbres. Pour cela, il tend un lin entre deux troncs, auquel sont suspendus une dizaine de pièges. Ceux-ci consistent à déposer des échantillons de sol, ou litière, sur des grilles ou des tamis, dans un enton- noir. Au bout de l’entonnoir est xé un acon avec de l’alcool. Au-dessus, quand on peut, on installe une lampe pour chau er l’échantillon de sol. Les bêtes présentes à l’intérieur fuient alors la chaleur et la dessication et migrent vers le bas... Jusqu’à
tomber dans le acon au bout de l’entonnoir. C’est de cette façon que l’on piège les arthropo- des du sol.
Les rencontres sont nombreuses à Madagascar. Ainsi, les lémurs, petits primates endémiques de l’île, sont présents presque partout. Curieux, ils s’approchent pour nous observer, surtout dans les arbres. En revanche, di cile de les approcher, car ils sont d’un naturel mé ant. Les caméléons, plus lents et également très nombreux, sont plus faciles à approcher.
Nous quittons à regret l’Ankarana, terre de mis- sion fertile pour nous, car nous y avons collecté de nombreux spécimens, dont plusieurs espèces nouvelles pour la science... Au-delà du caractère majestueux des paysages, qui marque toute l’équipe. Une fois parvenus à Antananarivo, la capitale, deux jours nous sont nécessaires pour accomplir les formalités d’exportation du pré- cieux matériel biologique collecté.
LES RESCAPÉS DU GONDWANA
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