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éCOLOGIE-ENVIRONNEMENT
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2008
C’est l’année de l’introduction de la pyrale du buis en France, qui colonise actuellement presque tout le territoire.
les affections qu’elle provoque chez les hommes et les animaux. Les soies urticantes qu’elle libère dans l’air occasionnent en effet de graves lésions cutanées, respiratoires ou ophtalmiques.
Chercheurs :
Elisabeth Tabone, Ingénieure de recherche INRA, et jean-Claude Martin, Ingénieur
de recherche INRA
De plus, ces insectes nuisibles ne cessent d’étendre leur zone de répartition. Partie du sud de la France où elle est connue depuis la n du XIXe siècle, la chenille processionnaire colonise aujourd’hui la moitié du territoire, touchant l’Ile-de-France. Quant à la pyrale, originaire d’Asie, elle est arrivée en Allemagne en 2007, puis en France en 2008.
Elle s’est implantée, depuis, sur tout le territoire à l’exception de quelques départements.
Face à cette véritable invasion, les chercheurs de l’INRA mettent au point, dans un contexte de diminution de l’usage des pesticides chimiques voulue par le plan national Ecophyto, des stratégies innovantes de lutte biologique. Celles-ci font appel à des organismes dits antagonistes capables de détruire les parasites, et nécessitent une connaissance ne de la biologie de l’insecte et de son cycle de reproduction. « Cela nous permet en effet d’agir à différents stades du développement, œuf, larve, nymphe et stade adulte », souligne Elisabeth Tabone, ingénieure de recherche à l’INRA d’Antibes, installée sur le site de la villa Thuret. à chacun de ces stades, une stratégie spéci que de lutte est mise au point, testée en laboratoire. et, si l’ef cacité est suf sante, mise sur le marché, en partenariat avec un industriel ou des gestionnaires publics d’espaces verts.
« Une des étapes clés de nos recherches consiste à identi er le bon « auxiliaire », c’est-à-dire l’allié qui va nous permettre de combattre le ravageur », précise Elisabeth Tabone. Ainsi, pour venir à bout de la pyrale du buis, ou du moins contrôler ses populations et limiter sa progression, les chercheurs misent sur des microguêpes dites parasitoïdes oophages. Particularité, leurs femelles pondent leurs œufs dans ceux
© Philippe Psaïla
© Jean-claude Martin