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LES RESCAPÉS DU GONDWANA
Pages précédentes - Tout au long de la cordillère des Andes, du côté chilien, des forêts de conifères, Podocarpes et Nothofagus bordent les cours d’eau qui dévalent depuis les glaciers accrochés à la montagne.
climat devient plus sec en Patagonie et les forêts d’Araucariaceae et Dipteraceae (familles qui regroupent 125 petites plantes tout autant que des plantes arbustives pouvant faire plusieurs dizaines de mètres de haut avec des feuilles ova- les et glabres, d’un vert vif), voient leur aire de répartition diminuer.
Le Crétacé (145-65 Ma) est caractérisé par une période climatique chaude et plus humide, du moins en Patagonie, avec des taux de CO2 plus élevés. C’est encore le cas au Crétacé tardif. Le cli- mat est de type tempéré chaud. C’est l’époque de la diversi cation des angiospermes aux dépens d’autres groupes tels que les ginkgoales, famille de plantes largement répandue à l’époque et aujourd’hui représentée par la seule espèce Ginkgo biloba, ainsi que les conifères. On trouve les premiers pollens en Patagonie à cette époque. Cette diversité d’angiospermes au Crétacé a dé- cliné au Paléocène, même si elle reste grande du fait d’un réchau ement global, avec une tempéra- ture moyenne de 12-15 °C et 1 100 mm de précipi- tations moyennes. Le climat qui prévaut est chaud et humide, avec des hivers à 14 °C en moyenne, comme en témoigne la présence de bambous et de mangroves. Notons qu’il y a à cette époque une grande ressemblance entre les ores de la Patagonie, de l’Antarctique et de l’Australie. Puis se produit un réchau ement global au début de l’Éocène (50 Ma), suivi d’une baisse de tempéra- ture due à l’ouverture du passage de Drake entre la pointe sud de l’Amérique du Sud et l’Antarc- tique Ouest, et aussi à l’ouverture du passage de Tasmanie entre l’Antarctique Est et l’Australie, permettant l’établissement d’un courant
Le célèbre massif de Torres del Paine, dans la province d’Ultima Esperanza, vu sous deux angles différents avec à ses pieds des lacs à la couleur « dulce del
glaciar ».
circum-polaire. Un refroidissement a aussi eu lieu à l’Oligocène (34-23 Ma) et s’est étendu au Néogène jusqu’à aujourd’hui, ce qui explique les forêts de Nothofagus, de conifères et angios- permes à feuilles caduques (Araucarias et Podo- carpes). Le soulèvement des Andes a également créé de grosses di érences de climat entre les Andes et le reste du continent, avec des saison- nalités accrues. À la n du Pliocène (1,75 Ma), les conditions climatiques sont rudes avec de l’hype- raridité, des Podocarpes qui dominent les périodes glaciaires et les Nothofagus qui dominent les périodes interglaciaires. La compo- sition oristique di ère sur un gradient orienté nord-est vers sud-ouest du fait des vents domi- nants du Paci que et de la barrière que constitue la cordillère des Andes.
Malgré des changements de sa position relative depuis le début de la fragmentation du Gond- wana au début du Jurassique, la Patagonie a tou- jours été située dans une zone géographique a ectée par les vents d’ouest. Les e ets des vents d’ouest sur le climat ont changé avec le soulève- ment du sud des Andes patagoniennes pendant le Néogène, il y a 23 Ma. Pendant ce temps, les Andes ont commencé à agir en tant que barrière sur la circulation des vents, en causant un front de pluie très marqué, et entraînant des gradients de précipitation prononcés de l’ouest à l’est et une déserti cation à l’est de la chaîne montagneuse. Durant le dernier maximum glaciaire, le climat de la Patagonie a été plus continental qu’aujourd’hui. C’est une conséquence du doublement de la surface de la Patagonie, qui a résulté de la baisse du niveau des océans suite à l’accumulation des
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