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Le piège lumineux, qui attire un grand nombre d’insectes, constitue le meilleur moyen pour capturer des papillons.
Olivier profite de toutes les soirées pour installer un piège lumineux, pour lequel une lampe et un drap blanc sont suffisants. Cette méthode permet de compléter les collectes de la journée en capturant des espèces qui ne sont attirées que par la lumière.
LES RESCAPÉS DU GONDWANA
caractéristique d’un empidide, impression con r- mée lorsqu’il collecte quelques spécimens au let. Il s’avère que cette espèce est connue et facilement reconnaissable grâce à l’apparence générale des individus, mais surtout la présence de protubérances abdominales caractéristi- ques chez les mâles : il s’agit d’Empis glandis. Christophe comprend qu’il est en présence d’un site où les individus, mâles et femelles, se livrent à leur parade nuptiale. Il est excité au plus haut point, car c’est la première fois que ce comporte- ment est observé pour une espèce africaine. Il pose donc son matériel au sol et prend le temps d’observer et de lmer la danse amoureuse à laquelle se livrent mâles et femelles... Même s’il doit pour cela faire attendre ses collègues qui se trouvent quelques centaines de mètres en aval. Demain, nous explorerons un nouveau site et il ne sait pas s’il reverra Empis glandis. Pas question, donc, de laisser passer l’occasion de faire quelques observations. Il s’agit là d’une règle de base pour tous les entomologistes : les bonnes occasions ne se représentent pas souvent !
Comme de coutume chez les empidides, les mâles chassent des proies qu’ils transportent jusqu’au site où ils forment un essaim, alors que les femelles s’installent sur une branche dans l’at- tente de la formation de l’essaim. Dès que quelques mâles sont réunis, les femelles prennent leur envol et choisissent leur partenaire sexuel en fonction de la taille de la proie. Au même moment, le mâle transmet la proie à la femelle, comme une forme d’o rande permettant d’attirer les faveurs du partenaire. L’accouplement se poursuit alors durant plusieurs minutes, le mâle agrippé par ses pattes antérieures à une branche ou une feuille, et la femelle se nourris- sant de la proie.
Cette découverte con rme que le comportement d’o rande est largement répandu pour ce groupe d’insectes et sans doute ancestrale, c’est-à-dire qu’il était déjà présent chez l’ancêtre commun à toutes les espèces actuelles.
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