Page 148 - Rescapes_du _Gondwana
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1. Les jeunes du village de Sigidi dansent un simulacre de combat en guise de bienvenue aux membres de l’expédition.
2. Sinegugu fait partie de la communauté des Sigidi. Il nous a accompagnés pendant une partie de la mission et a partagé avec nous son savoir inégalé des plantes médicinales de la région.
3. Avec force gestes et démonstrations, Éric et ses collègues expliquent l’objectif de la mission aux sages de la communauté des Sigidi. Ils sont épaulés par leurs guides qui traduisent leurs propos.
Après « le verre de l’amitié », les sages donneront leur approbation à l’exploration du territoire par les entomologistes.
LES RESCAPÉS DU GONDWANA
Le 14 novembre, nous quittons la réserve de Umtamvuna pour gagner, plus au sud, le village d’Amadiba. À vol d’oiseau, la distance n’est pas éle- vée. Les habitants d’Amadiba font même l’aller- retour jusqu’à Port Edward, à pied, en suivant le bord de mer. Mais en 4X4, ce n’est pas la même a aire. La route contourne des hauts plateaux, et il nous faut traverser d’immenses prairies vallon- nées où paît le bétail. Problème : il a beaucoup plu et les chemins sont boueux, rendant la conduite compliquée. Pire encore, il nous faut à un moment quitter la piste pour couper à travers les prairies. L’herbe rase cache les aques d’eau boueuse où nous risquons d’embourber nos véhi- cules bien trop lourds. La connaissance du terrain de nos guides et leur ingéniosité face aux pro- blèmes rencontrés font merveille, et nous parve- nons sur le site à la n de la journée. Nous sommes chez Nonhle, dans un village compre- nant une poignée de cases rondes faites de tor- chis et d’un toit de chaume ou de tôle ondulée.
Nonhle nous a réservé une case, où nous nous installons tous les six. Des matelas au sol font o ce de lit, des cordes tendues entre les poutres servent de penderie. La famille s’est regroupée dans une case, une troisième tient lieu de salon- salle à manger. En n, une quatrième case consti- tue une salle de bains de fortune, composée d’un bidon d’eau, d’un seau, d’un miroir et d’une chaise. Mais la fatigue accumulée est déjà telle que ces conditions, d’apparence spartiate, nous conviennent parfaitement.
Le 15 novembre au petit matin, nous quittons le village, accompagnés d’un guide, l’homme le plus âgé de la communauté, considéré comme un sage. Objectif, visiter la forêt dense de type gale- rie bordant la rivière qui vient se jeter dans l’océan Indien. Nonhle est également là, bien sûr, mais le vieil homme connaît bien mieux qu’elle les lieux et les petits chemins. De plus, ces prairies sont fréquentées par le mamba noir, l’un des serpents
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AU CŒUR DE LA FORÊT D’AMADIBA
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