Page 149 - Rescapes_du _Gondwana
P. 149
les plus dangereux de la planète, dont la morsure provoque la mort par asphyxie, parfois en moins d’une heure... Heureusement, notre guide connaît bien ses cachettes et va nous permettre de tra- vailler en toute sécurité dans les parcelles de forêt choisies. D’ailleurs, au détour d’un chemin, il fait un bond en arrière ! Nous sommes sur le terri- toire d’un mamba noir, qu’il fera fuir à coups de cailloux. L’appréhension dans le groupe est palpable, mais nous lui faisons con ance lorsqu’il nous dit que le danger est écarté et que nous pouvons poursuivre notre route.
Cette étape de la mission Pondoland restera pour tous mémorable, car nous avons eu la chance de vivre parmi les Pondos pendant quatre jours, découvrir leur mode de vie et les problèmes aux- quels ils sont confrontés. Ravis de recevoir des visiteurs venus d’aussi loin pour s’intéresser à leur terre et leur culture, les jeunes du village nous font même l’honneur d’une danse traditionnelle,
rythmée par le battement d’un tambour de for- tune, en l’occurrence un simple bidon. Un soir, nous faisons aussi la connaissance du conseil des anciens du village. Cinq hommes âgés viennent à notre rencontre pour savoir ce que nous recher- chons exactement. C’est l’occasion de discuter de notre travail, de notre mission. Les anciens vont juger ensuite, entre eux, si ce que nous sommes venus chercher est digne d’intérêt, et va « dans le bon sens ». Nos échanges se font avec moult gestes et palabres, et grâce aux traductions de Nonhle et l’un de ses compagnons. L’échange est fructueux, et les anciens considèrent que notre travail chez les Sigidi pro te à la communauté et ne nuit pas à l’environnement. Nous recevons donc leur aval pour poursuivre notre mission.
Parmi les guides qui nous accompagnent au l de la mission, Sinegugu s’avère vite précieux et pas- sionnant. Ainsi, il nous apprend les plantes médi- cinales que les Pondos utilisent régulièrement, et
UNE AVENTURE SCIENTIFIQUE AU CŒUR DU VIVANT
3
147
© SYNOPS ÉDITIONS 2017