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LES RESCAPÉS DU GONDWANA
LE MYSTÉRIEUX MICROFALCULA DE MKAMBATI
Le 18 novembre, nous quittons à regret les Sigidi pour nous rendre dans la réserve de Mkambati, troisième étape de notre périple. Là encore, nos collègues sud-africains nous ont réservé des conditions de travail exceptionnelles. Nous sommes en e et logés dans une station de terrain au cœur de la réserve. Le site est isolé et ne s’at- teint qu’au prix de plusieurs heures de 4x4, sans aucune piste. Cette réserve consiste en une vaste prairie côtière où évoluent de nombreux grands herbivores : zèbres, gazelles, bu es, mais aussi des macaques et des babouins. On y trouve les quelques fragments forestiers qui nous inté- ressent pour nos collectes. Sauf Olivier, bien sûr, que l’on va retrouver pendant quatre jours au milieu des zèbres et des gazelles à fouiller les crottins à la recherche de coprophages. Dans ce décor de rêve, aux abords d’une plage immense et déserte, nous travaillons en autonomie com- plète durant trois jours. Le ravitaillement, indis- pensable, est assuré par nos collègues du SWC. Nous ne pro terons cependant pas de la mer, car nous sommes au royaume des requins,
appartenant à des espèces dangereuses. Seuls les babouins osent la baignade... Pendant que les macaques sont a airés, pour leur part, à subtiliser nos provisions !
C’est au cours de cette étape fructueuse que Cyrille réalise une découverte passionnante, et qui doit beaucoup au hasard... comme cela arrive souvent en science. Un après-midi, il s’installe devant la cabane qui sert de gîte, pour travailler en extérieur sur son ordinateur et pro ter de la nature. Et voilà qu’une petite bête tombe sur le clavier de sa machine, semblable à un petit zeste de citron jaune-vert. Pas de doute pour le spécia- liste, il s’agit d’un collembole. Mais un collembole d’apparence inattendue, que Cyrille observe immédiatement sous sa loupe. De longues antennes arquées, une tête de forme inhabituelle avec une bouche en position ventrale très aplatie en dessous, quelques taches sombres sur un corps jaune vif : il s’agit d’un Microfalcula ! La découverte est riche de promesses... En 1966, en e et, une nouvelle espèce d’entomobryomorphe
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