Page 22 - Rescapes_du _Gondwana
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Quelques millions d’années plus tard appa- raissent les premiers mammifères, il y a un peu plus de 200 Ma. Il s’agit de très petits animaux, probablement nocturnes et insectivores, ni mar- supiaux (existence d’une poche ventrale) ni placentaires.
La crise Trias-Jurassique, vers 205 Ma, a vu des extinctions de masse dont ont béné cié les dino- saures, apparus 30 Ma plus tôt. Suite à cette crise majeure touchant la biodiversité, ce groupe d’ani- maux va considérablement se diversi er pour régner sur le monde vivant pendant des dizaines de millions d’années.
Nous voilà parvenus à l’aube de la fragmen- tation du Gondwana. La planète est déjà peuplée d’une grande variété d’espèces végétales et ani- males, d’origine gondwanienne ou laurasienne : mousses, fougères, conifères, mollusques, arthropodes, reptiles, petits mammifères, dino- saures... Mais il s’agit d’un monde sans  eurs et sans oiseaux.
Au Jurassique, le Gondwana occupe des latitudes hautes et moyennes, lui procurant un gradient cli- matique marqué, avec de la chaleur et de l’humi- dité dans le sud-est, et des zones arides au sud de l’Afrique. La  ore est alors dominée par des formes de type fougère et conifère : Araucarias, podocarpes, ginkgos... Bien que beaucoup de ces formes aient disparu depuis, certaines lignées existent encore aujourd’hui.
Avant le Crétacé, la  ore est presque identique sur tout le Gondwana, de par l’unicité du conti- nent à cette époque et par sa position dans les latitudes hautes de l’hémisphère sud. Puis, vers le Crétacé moyen (100 Ma), les angiospermes, ou plantes à  eurs, se diversi ent considérablement. Leur diversi cation rapide serait le fait du début de la fragmentation du Gondwana et des varia- tions du niveau des eaux. La transition entre gymnospermes (plantes à graine nue) et angios- permes (plantes à  eurs) serait due principale- ment au changement des conditions climatiques. Dans les hautes latitudes sud, le Gondwana a été soumis à des variations saisonnières fortes, des
modi cations du niveau de la mer et des taux de CO2 élevés. La  ore présentait des formes déci- dues, c’est-à-dire avec chute des feuilles en sai- son froide. Le froid, encore plus que la luminosité, a joué un rôle dans la sélection des plantes dans le sud du Gondwana. D’ailleurs, les forêts devaient être assez ouvertes et la canopée plutôt aérée. En n, les  ores se sont di érenciées et « provin- cialisées » de par la séparation des di érents continents au Crétacé tardif et au Cénozoïque. La période du Jurassique et du Crétacé (200- 65 Ma) reste dominée par l’essor des dinosaures, qui ont vu leur règne se terminer brutalement lors de la crise Crétacé-Tertiaire, il y a 65 Ma... Une extinction probablement due à une conjonction de plusieurs événements comme la chute d’une météorite et une activité volcanique très intense. Bien avant leur disparition, à la  n du Jurassique, apparaissent les mammifères multi-tuberculés dont le succès évolutif durera 130 Ma.
À la disparition des dinosaures, à la  n du Crétacé, il existe une quinzaine de familles de mammifères, dont le succès ultérieur sera en grande partie conditionné par la libération des niches écolo- giques laissées vacantes par les dinosaures : on passe ainsi à environ 78 familles de mammifères au début de l’Éocène (56 Ma). L’essor de ce groupe se poursuivra à l’Oligocène et au Miocène avec des géants comme le Brontotherium.
Les oiseaux, derniers survivants de la lignée des dinosaures, seraient apparus dès le Jurassique vers 160-150 Ma. Comme les mammifères, ils connaîtront une diversi cation extrême durant le Cénozoïque.
Les grands ordres d’insectes, ceux dont la méta- morphose est complète, commenceront à se diversi er il y a plus de 200 Ma pour devenir pro- gressivement le groupe animal dominant de la planète.
LES RESCAPÉS DU GONDWANA
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