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LES RESCAPÉS DU GONDWANA
Le tingide Dicysta tristanopsidis, montre, en transparence, l’abdomen situé sous les « hémé- lytres », qui sont bien plus grandes que l’abdomen. On trouve cette espèce sur les lianes du genre Tristanopsis, d’où le nom de l’espèce.
DEUX STRATÉGIES DE PONTE CHEZ LES TINGIDAE
Dicysta tristanopsidis, qui réalise une ponte grou- pée, et Nobarnus picarti, « adepte » de la ponte dispersée, illustrent deux stratégies distinctes apparues au cours de l’évolution. Dans la pre- mière stratégie, une fois l’accouplement réalisé (en haut), les œufs sont pondus de manière dis- persée (au milieu) et la femelle, qui ne possède pas d’hémélytres hypertrophiées, abandonne la ponte sitôt celle-ci terminée. Pour la seconde stratégie, la femelle pond les œufs en groupe et protège la ponte au moyen de ses hémélytres hypertrophiées (en bas). Les deux stratégies visent à minimiser la prédation selon deux voies distinctes. Dans la première, la dispersion des œufs maximise les chances que quelques-uns ne soient pas repérés par des prédateurs, et sur- vivent. Dans le cas de la ponte concentrée, la stratégie est celle du « tout ou rien » : soit tous les œufs survivent si la ponte n’est pas victime d’un prédateur, soit tous sont détruits et consommés. La stratégie des pontes groupées est dite « déri- vée », contrairement à la ponte dispersée qui est dite « ancestrale ». La première est donc apparue plus tardivement que la seconde au l de l’évolu- tion, et constitue une nouveauté, relative bien sûr, chez les tingides.
Dans le cas de la ponte groupée, c’est la femelle, ou l’une des femelles qui protège la ponte qui est exposée aux prédateurs. Elle augmente ainsi les chances de survie de la ponte. Tous les cas de comportements de ponte ne sont pas documen- tés, mais l’hypothèse de l’évolution des compor- tements est déduite des liens de parenté entre espèces.
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