Page 85 - Rescapes_du _Gondwana
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UNE AVENTURE SCIENTIFIQUE AU CŒUR DU VIVANT
Lorène Marchal « épluche » le bois mort pour trouver des aradides, petites punaises ultraplates qui vivent sous l’écorce des arbres. La faune de Nouvelle-Zélande en est particulièrement riche.
George Gibbs, spécialiste des papillons Micropterigidae, s’interroge toujours sur l’origine des espèces et la biogéographie de son pays natal, la Nouvelle-Zélande.
nulle part ailleurs. Par exemple, le tuatara est unique parmi les reptiles actuels. Cette théorie du « Island hoping » constitue donc une explication possible à la présence de certains groupes en Nouvelle-Zélande. Ainsi, certains d’entre eux auraient « sauté » d’île en île pendant l’immersion de Zealandia, jusqu’à trouver refuge sur la Nouvelle-Zélande actuelle. Par ailleurs, une acti- vité volcanique intense a eu lieu depuis le Miocène tardif, ce qui a façonné les montagnes actuelles. Bien évidemment, le climat a aussi varié durant ces périodes : il était tempéré chaud durant le Miocène puis est devenu glacial durant le Pleistocène. L’empreinte de ces dernières gla- ciations (ca. 12 000 ans) a dû se faire ressentir sur la  ore et la faune actuelles. Par exemple, les a nités de la Nouvelle-Zélande avec l’Australie en matière  oristique sont évidentes pour des espèces parmi les Casuarina, Acacia et Eucalyptus, toutes éteintes aujourd’hui. Les deux régions ont dû présenter une biodiversité bien
plus similaire par le passé qu’aujourd’hui. Ainsi, de vraies questions de biogéographie ne peuvent pas faire l’impasse sur la Nouvelle-Zélande... D’autant plus que chez les tingides, à titre d’exemple, on ne connaissait avant notre mission que quatre espèces néo-zélandaises, ce qui lais- sait supposer de nombreuses découvertes à réa- liser ! Trois d’entre elles étaient connues à travers quelques spécimens qui vivent au sol, et une seule, Tanybyrsa cumberi, est connue sur une plante spéci que du nom d’Astelia. Cette espèce est la plus abondante bien qu’endémique de la Nouvelle-Zélande.
Lors de la mission de 2007, Lionel Picart, notre  dèle grimpeur, était du voyage, ainsi que Lorène Marchal, doctorante sur les aradides (petites punaises très plates et très intéressantes qui vivent sous l’écorce des arbres), et en n Éric Guilbert. Nous étions aussi accompagnés, sur place, de George Gibbs de l’université de
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