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LES RESCAPÉS DU GONDWANA
Ce « puriri moth », ou Aenetus virescens, est un papillon de nuit de grande taille, endémique du nord de la Nouvelle-Zélande.
Wellington, éminent spécialiste de petits papil- lons de jour, les Micropterigidae. Nous avions déjà travaillé ensemble sur le terrain en Nouvelle- Calédonie. George est en e et très intéressé par tout ce qui concerne les modèles biogéogra- phiques. Il tente de répondre à ces questions par le biais de son modèle papillon.
Nous avons donc retrouvé George à l’aéroport d’Aukland le 17 novembre. Puis, après avoir loué un solide véhicule, nous nous sommes rendus vers Thames, dans la péninsule de Coromandel, à deux heures de route au nord d’Aukland.
Arrivés sur le site de Coromandel, nous nous sommes installés pour deux journées de travail, composées de marches dans les ruisseaux à la recherche de sites d’échantillonnage. Le parc fait 272 km2 environ et abrite de magni ques kaoris, des arbres du genre Agathis qui atteignent 50 mètres de haut. Là, Lionel et Éric en ont grimpé plusieurs, à la recherche de tingides, et Lorène a gratté les troncs d’arbres à la recherche d’ara- dides. George, de son côté, traquait les papillons. Lorène a trouvé quelques spécimens d’aradides, des Ctenoneurus et un Neocarventus angulatus, mais Éric et Lionel n’ont pas trouvé de tingides, pas plus au sol que dans la canopée.
Le 21 novembre, nous avons quitté Coromandel pour nous rendre au parc national de Wanganui, à cinq heures de route. Il s’agit d’un parc forestier d’une super cie de 742 km2, essentiellement composé de deux espèces de Nothofagus. Lionel et Éric grimpent les arbres, pendant que Lorène gratte les troncs pour trouver les aradides. Même topo qu’à Coromandel, si les aradides sont pré- sents, les tingides ne le sont pas : la seule espèce connue sur les plantes se fait discrète, et les trois
Dans le parc de Wanganui, Lionel équipe les arbres à la recherche du seul tingide de Nouvelle-Zélande qui n’évolue pas au sol.
Il arme ici son « big shot », pour propulser ensuite la corde au plus haut de l’architecture de l’arbre.
autres espèces que l’on découvre dans le sol sont rares. On n’en connaît que quelques spécimens seulement.
Le 22 novembre, nous atteignons le parc national de Wanganui, dans des forêts natives avec des pentes di ciles, et pour seuls accès les ruis- seaux. Nous y restons deux jours. De fortes pluies nous accompagnent, dans une forêt très humide, avec beaucoup de mousses, de fougères arborescentes. Lorène met la main sur des ara- dides, mais Éric ne découvre pas un seul tingide
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