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LES RESCAPÉS DU GONDWANA
Lionel fait une pause et contemple la forêt au pied du fameux kaori géant situé dans la forêt de Waipoua, dans le nord de l’île.
biotope comparable à une île océanique comme Hawaï et les Galapagos. Il existe en e et en Nouvelle-Zélande des endémiques relictes, c’est-à-dire des espèces présentes de longue date et que l’on trouve nulle part ailleurs, comme le tuatara (sphénodonte), les grenouilles leiopel- matides, et des éléments gondwaniens comme le weta (Orthoptère), les péripates (Onychophores), le hêtre du sud (Nothofagus) et le kaori (Agathis australis). Le tuatara, par exemple, est une espèce relicte, sœur des reptiles squamates (à écailles, comme les lézards et les serpents) et a une his- toire indépendante de plus de 250 Ma. Le tuatara et ses plus proches parents actuels ont un ancêtre commun de plus de 100 Ma avant que la Zealandia se sépare du Gondwana, Mais on n’en sait pas plus sur l’histoire biogéographique de l’espèce.
Quant à l’arbre Agathis, les études morpholo- giques et moléculaires sont en accord avec le fait que ce genre a été présent en continuité en Nouvelle-Zélande depuis le Crétacé. Les espèces Agathis kauri et A. australis en Nouvelle-Zélande sont sœurs des autres espèces en Nouvelle- Guinée, en Australie et en Nouvelle-Calédonie. Ces espèces ont une origine gondwanienne et se sont donc di érenciées passivement par la sépa- ration des di érents continents et îles continen- tales, sans exclure des migrations plus récentes. Les oiseaux « ratites » (moa, kiwi...), un genre de chauve-souris (Mystacina), le tuatara, les gre- nouilles leiopelmatides et les péripates sont dans le même cas : d’âges très di érents, ils seraient autant des survivants « Mésozoïques » du Gondwana que des colons. Bien d’autres groupes sont dans ce cas. Gibbs propose aussi que
Nannochorista, mouche-scorpion aquatique, soit un élément ancien. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y a des éléments anciens qui sont représentés par une ou quelques espèces comme le tuatara, et d’autres qui se sont largement diversi és comme les geckos, les péripates et les moas.
Une certitude, c’est que la Nouvelle-Zélande a été immergée durant l’Oligocène et probable- ment dans son intégralité. Cependant, plusieurs auteurs persistent à a rmer qu’il y a des groupes anciens qui ont dû trouver des terres émergées pour subsister et évoluer jusqu’à aujourd’hui. En e et, son biotope comprend des éléments dits relictes, qui ont dû survivre quelque part du côté de la Nouvelle-Zélande puisqu’on ne les trouve
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