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26 ASTRONOMIE-ASTROPHYSIQUE MARSEILLE, rosetta
ET LA COMèTE
Reconnu pour son excellence, le laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM) a contribué au succès de la mission d’exploration vers la comète Tchouri.
Chercheur :
Olivier Groussin, astronome au laboratoire d’Astrophysique de Marseille
..Le 30 septembre 2016, une mission spatiale hors du commun prenait  n avec la chute de la sonde européenne Rosetta, à la vitesse d’un demi-mètre par seconde, sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko (surnommée « Tchouri »), à près de 60 millions de kilomètres de la terre. Le 11 novembre 2014, Rosetta avait réussi l’exploit sans précédent de faire « atterrir », à la surface de cette même comète, un petit module d’exploration baptisé Philae.
Le long périple de Rosetta avait débuté le 2 mars 2004, avec le lancement, par la fusée Ariane, de cette sonde destinée à percer les secrets de Tchouri... Et, au-delà, d’obtenir
« Grâce à OSIRIS, des images extraordinaires de Tchouri ont été obtenues, plus de cent mille au total, révélant sa forme étrange dite bilobée.»
des informations précieuses sur l’origine et la formation
des comètes, qui remonte à 4,5 milliards d’années. Dès
le milieu des années 1990, les chercheurs et ingénieurs concevaient les instruments, une dizaine au total, qui ont permis à la sonde d’enregistrer, entre juillet 2014 et septembre 2016, d’innombrables et précieuses données scienti ques.
Le Laboratoire d’astrophysique de Marseille (LAM) a joué un rôle de premier plan dans cette aventure scienti que couronnée de succès, en participant à la conception et à la réalisation de trois des instruments embarqués sur Rosetta :
un ensemble de caméras panoramiques appelé CIVA, destiné au module Philae,
un détecteur de poussières appelé GIADA et l’instrument OSIRIS-NAC.
De quoi s’agit-il ? « D’une caméra à haute résolution spatiale qui met en œuvre des concepts optiques et mécaniques innovants », répond le chercheur Olivier Groussin, de l’équipe Rosetta du LAM. Grâce à OSIRIS, des images extraordinaires de Tchoury ont été obtenues, plus de cent mille au total, révélant sa forme étrange dite bilobée, et la présence à sa surface de paysages tout à fait inattendus : falaises, puits, amas rocheux...
Les informations transmises par Rosetta n’ont pas livré tous leurs secrets, loin de là : « De nombreuses images n’ont pas été analysées, et nous devons encore croiser entre elles les données issues des différents instruments (images, spectres, analyses in-situ...), ce qui devrait nous occuper encore pendant plusieurs années », se réjouit Olivier Groussin. Un chercheur qui, avec ses collègues Philippe Lamy, Laurent Jorda et Olivier Mousis, perpétue la longue tradition phocéenne d’observation des comètes, initiée dès le XIXe siècle. L’observatoire de Marseille détient en effet le record mondial, inégalé
à ce jour, du nombre de comètes détectées visuellement !
Laboratoire Laboratoired’astrophysiquedeMarseille(LAM),AMU/CNRS


































































































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