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1. Nonhle Mbuthuma est un leader de la lutte pour la cause Pondo. Native du village d’Amadiba, elle veut préserver la terre des Pondos de l’extraction minière, qui implique l’expulsion de sa communauté.
2. Éric en pleine collecte de tingides dans la canopée de la forêt sud-africaine, par battage de la végétation à l’aide d’un « parapluie japonais ».
3. Le battage de la végétation, au sol ou dans la canopée, constitue la meilleure méthode pour collecter des Tingidae. Ici, une opération de collecte menée dans la réserve de Umtamvuna.
Arrivés à Durban le 9 novembre, nous avons aus- sitôt pris la route pour Port Edward. Là, nous retrouvons celle qui sera notre guide tout au long de la mission, Nonhle Mbuthuma. Elle est l’une des gures de proue de la communauté Pondo, qui lutte pour préserver son environnement et son mode de vie. Sans elle, pas de mission pos- sible au Pondoland. En e et, si les Pondos sont très accueillants, il faut être accompagné pour se rendre sur leur territoire. Et Nonhle constitue le meilleur laisser-passer possible ! Première étape, la réserve naturelle de Umtamvuna, où nous retrouvons Michelle Hamer du SANBI. Nous pas- sons la première nuit de notre périple dans la réserve, impatients d’en explorer les richesses... À pied d’œuvre dès le lendemain matin à l’aube, nous commençons notre investigation de la réserve. Il s’agit d’une très belle forêt au pied d’une falaise imposante, qui plonge sur le euve Umtamvuna par des pentes abruptes. Pour par- venir à la forêt, il nous faut traverser une vaste prairie en pente douce, dans laquelle déambulent des babouins. Christophe a un très bon souvenir de ce premier site, car c’est là qu’il a trouvé sa première espèce d’empidides de la mission. Il s’agit d’un petit Empis appartenant à une espèce nouvelle, nommée depuis Empis mkambatiensis, et qu’il retrouvera une dizaine de jours plus tard sur un autre site.
Pourtant, nous ne nous sommes pas éternisés aux pieds de ces impressionnantes falaises pour collecter nos insectes, car manifestement les babouins ne voyaient pas d’un très bon œil notre présence à la limite de leur territoire... Disons-le franchement, la taille de leurs canines, aussi
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LES RESCAPÉS DU GONDWANA
LE LONG DU FLEUVE UMTAMVUNA
longues que celles d’un lion pour les mâles, n’in- citent pas à les narguer trop longtemps. Nous avons donc choisi de nous enfoncer dans la forêt, là où nos cousins primates n’étaient pas présents.
Durant quatre jours, du 10 au 14 novembre, nous avons collecté de nombreux spécimens sur di é- rents sites de cette très belle réserve naturelle, qui a justi é tous les espoirs que nous placions en elle. Tony Abbott, botaniste sud-africain de grand renom et expérimenté, nous a rejoints dans ce véritable paradis entomologique. Son aide nous sera précieuse. En e et, le vieil homme connaît les plantes de la réserve sur le bout des doigts, ayant même rédigé un petit guide à leur sujet. Grâce à lui, nous identi ons facilement les végé- taux sur lesquels nous trouvons nos bêtes.
Le soir venu, lorsque les journées de collecte se terminent, il reste à trier et à conditionner le
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