Page 203 - Rescapes_du _Gondwana
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UNE AVENTURE SCIENTIFIQUE AU CŒUR DU VIVANT
1. De retour au laboratoire, l’étude des collectes effectuées en mission nécessite plusieurs mois de travail. Ici, les échantillons sont analysés en microscopie électronique à balayage pour les observations minutieuses des détails
de la morphologie.
2. Observées par microscopie électronique, les larves de tingides révèlent des structures dorsales différentes entre espèces. Certaines portent des tubercules dorsaux, ou prolongement de glandes sécrétrices, dont la forme varie entre espèces. Ici, le détail chez un Dictyla sp.
3. D’autres espèces ne portent pas de telles structures, comme ici ce Paracopium sp.
de la barrière himalayenne suite à la collision entre l'Inde et la Laurasie, dernière étape d'une longue migration de la plaque indienne depuis son détachement de l'Afrique. L'Inde renferme donc des éléments gondwaniens, probablement proches des espèces malgaches. Mais le princi- pal dé scienti que serait d'établir les relations de parenté existantes entre les taxons indiens, malgaches et africains. Et cela, a n de déter- miner quelle a été, dans la diversi cation de nos groupes d’étude respectifs, la part des vica- riances (apparitions d’espèces nouvelles de part et d’autre d’une barrière géographique) ayant suivi la fragmentation du Gondwana, et la part des dispersions tardives, en particulier entre l’In- de et Madagascar.
La péninsule arabique a fait partie du Gondwana, mais son positionnement a entraîné des chan- gements climatiques considérables. Que reste-t-il de sa faune gondwanienne ? Pour le moment, c'est une énigme. Le cas de la Papouasie Nouvelle-Guinée est également complexe, car cette zone résulte de la collision de plusieurs plaques. D’ailleurs, toute la zone sud-est du paci- que a fait l’objet de mouvements complexes de di érents éléments tectoniques, et a été périodi- quement soumise à d'importantes variations du niveau de la mer.
enseignements et en découvertes. Ainsi, nous avons pu explorer les deux versants des Andes, ce qui nous permettra, ultérieurement, de mieux comprendre la diversi cation extrême de cer- tains de nos insectes modèles, tels que les col- lemboles et les empidides, dans cette région du monde. En Australie, nous avons focalisé nos investigations sur les zones tempérées du sud- ouest du pays, là où les éléments gondwaniens sont les plus nombreux. Ces missions ont été complétées par une exploration réalisée en Nouvelle-Zélande. Même si, pour appréhender la biogéographie des lignées qui se sont disper- sées le long de l’arc est-asiatique, il nous faudrait également explorer le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée... Cela sera, peut-être, l’objet de futures expéditions. En n, nous sommes même allés jusqu'en Antarctique pour collecter un col- lembole qui nous permettra, peut-être, de faire le lien entre l’Amérique du Sud et l’Australie. Malgré cette décennie d’e orts et de travaux de terrain, plusieurs grandes régions issues du Gondwana n’ont pas été explorées par nos mis- sions. Il s'agit notamment de l'Inde, de la péninsule arabique et de la Papouasie Nouvelle-Guinée.
L’Inde est en e et un point clé pour comprendre les conséquences de l’isolement entre les faunes du nord et du sud du Gondwana, ainsi que l’e et
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